Une remontée des cours du porc particulièrement vive au nord de l’Europe
La conjoncture porcine d’avril et du début de mai 2025 révèle une forte dynamique haussière, notamment dans les pays nordiques.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Les marchés du nord de l’Europe ont enregistré les plus fortes hausses au cours du mois d’avril par rapport au mois de mars », analyse Elisa Husson, économiste à l’Institut français du porc (Ifip), dans une vidéo de conjoncture diffusée le 21 mai 2025. L’Allemagne mène la danse avec une hausse du prix perçu de plus de 13 %. Les Pays-Bas suivent avec +11,8 %, tandis que le Danemark affiche une progression de 8,8 %.
Cette dynamique contraste avec les évolutions plus modérées observées dans le sud de l’Europe, où l’Espagne enregistre une hausse de 5,6 % et la France de 5 %. En avril, le prix perçu par les éleveurs français a atteint 1,95 €/kg en moyenne mensuelle, se positionnant désormais sous les références espagnoles (2,26 €), allemandes et néerlandaises (2 € chacune). Seul l’écart avec le Danemark, à 1,79 €/kg, tend à se réduire.
Le réveil du marché danois
Le Danemark constitue l’évolution la plus marquante, avec un sursaut au début de mai. Le groupe Danish Crown a bénéficié d’une demande soutenue pour la commercialisation des pièces de découpe et des produits transformés, tant sur le marché intra-européen qu’au Royaume-Uni, explique Elisa Husson. La première semaine de mai a été frappée par une hausse de plus de 21 centimes, marquant un rééquilibrage après deux années de déconnexion par rapport aux autres références européennes. Cela, grâce notamment aux évolutions économiques et stratégiques chez ce leader européen des abattoirs et transformateurs de viande (lire l’encadré).
L’Allemagne continue de jouer un rôle d’impulsion pour l’ensemble des cours européens. La hausse des prix s’est confirmée tout au long d’avril, stimulée par une demande ferme des abatteurs malgré la réduction des jours d’abattage avant Pâques. Du côté des Pays-Bas, le groupe Vion a dû intensifier ses efforts pour limiter les écarts de prix avec la concurrence, tandis que l’activité soutenue à l’exportation continue de soutenir les cours pour les grands exportateurs néerlandais, espagnols et danois.
L’Espagne présente un profil particulier, avec une reprise plus modérée mais des niveaux de prix culminant largement au-dessus des autres références européennes. L’offre couvre la demande des abatteurs, et la cotation s’est stabilisée depuis la mi-avril. Le marché français suit une trajectoire différente, avec des évolutions au Cadran qui ont atteint leur hausse maximale la semaine précédant Pâques, avant de reprendre le chemin de la stabilité.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :